Explorations à la tanne Carret

Samedi 4 février 2012

Participants : Emmanuel Tessanne ( CAF alb GUCEM), Daniel Betz ( FLT GUCEM), Pascal Guinard ( ASV GUCEM)

C’est de nouveau à trois que nous allons à la tanne carret, mais les participants ont changé, il faut savoir changer de cartouches pour garder des amis… Nous partons super motivés et nous décidons de prendre le perfo pour l’escalade après le méandre des pièces jaunes en plus de réaliser la plongée au fond.

Cela fait 2 semaines que le froid est intense et les niveaux d’eau vont être bons pour la plongée. C’est avec 1h de retard que les potes débarquent à la maison, nous serons au Margériaz pour 9h30, surprise le parking est presque vide, malgré le beau temps les gens sont restés à la maison. Le temps de vite nous équiper et de courir sous terre et l’onglée est déjà là, dehors il doit faire -20…le courant d’air aspirant de la tanne est horrible, ça péle grave !

Nous rentrons sous terre avec 2 sacs corrects dont un qui se videra pour l’escalade. Pour le puits d’entrée, pour aller plus vite on équipe avec 2 cordes en direct, la descente dans le brouillard givrant est extraordinaire. La longue descente est ponctuée de quelques photos et de quelques jurons pour chaque accroc fait aux combis texair.

Arrivés au palier de l’escalade nous laissons le perfo et la quincaillerie et nous reprenons vite la descente car la touille nous a dejà doublés. A partir du boyau shunt ventilé je laisse Dani et Scal pour filer sans sac et doubler la touille afin de me préparer vite et espérer plonger avec un peu de visi.

La partie de toboggan jusqu’au siphon me rappel la balade avec Olivier Parsy lors de ma première visite, les parois défilent à 100 à l’heure, ce ne sera pas la même à la remontée… Je parviens au siphon et l’eau est transparente, sans une seconde d’hésitation je me dénude pour enfiler ma combi neop, j’ai rarement été aussi efficace et quand Dani et Scal arrivent je suis prêt à plonger. Ils m’aident à fixer le cul des bouteilles sur mon harnais torse de plongée et c’est parti avec une ou deux photos pour immortaliser l’action. Nous fixons le temps d’attente au maximum à deux heures, mais à priori si le siphon sort je risque de vite tomber sur des puits et être contraint au retour.

Au bout de 2m la visi est excellente et je profite à fond du siphon. Le départ qui se présente en laminoir de 1m de haut pour 2m de large se transforme vite en une conduite forcée régulière de 1,5m de diamètre avec un beau dépôt de mondmilch au fond. Au bout de 15m je suis au point bas à -4m, puis après encore 10m et un petit ressaut remontant la galerie à -2,5m prend un virage presque à angle droit à droite, je fais 3m de plus et je vois le miroir droit devant moi et une suite sous l’eau encore à droite.

Je sors de l’eau mais c’est juste une cloche, je replonge aussitôt pour ne pas trop perdre la visi, et après encore 3m c’est un virage à gauche et encore 2m et je sors de l’eau, la rivière coule dans un méandre de 1m de haut pour 0,8 de large au niveau du siphon. Ce siphon fait 36m de long avec un point bas de -4m. Je me déséquipe après avoir fixé le fil d’ariane et c’est parti pour un peu de première en levant la topo avec la boussole de plongée et un instrument de précision extrème : le pifomètre !

Bilan je parcours un méandre de 0,8m de large en moyenne et entre 2 et 6m de haut avec 3 ressauts respectivement de 1m, 2m et 1m avant de buter au sommet d’un ressaut de 4m qui nécéssitera une corde, en bas un ressaut de 2m environ fait suite au précédent, à sa base la galerie fait 3m de diamètre et après 2m dans le même axe la galerie méandriforme prend un virage à gauche…qu’il est loin le lot du bois !

Je rentre voir les copains en levant la topo du siphon et finalement j’ai été absent moins de 1h, j’arrive juste pour les pâtes chaudes. Pas de temps à perdre, après une courte reflexion sur la suite des opérations je décide de ne rien laisser comme matos en bas, je ne sais pas quand je reviendrai et vu la tournure que prend l’explo, être à deux post siphons serait mieux et je ne sais pas qui sera le second motivé… Je quitte la veste neop, une bouteille dedans, le tout dans le premier kit avec le dévidoir et Dani se charge et attaque la montée.

Une soupe et le reste du matos dans les 2 autres sacs et Scal et moi nous démarrons du fond. Je récupère la première corde en partant du fond pour notre escalade : attention il faudra une corde de 5m et un amarrage pour le ressaut qui mène au siphon.

Il nous faudra rejoindre le shunt pour retrouver Dani qui nous attend en ralant car il a cru être perdu…on reprend la remontée ensemble pour rejoindre l’escalade à réaliser. A la sortie du boyau shunt le courant d’air souffle vers la sortie de façon violente, il est clair que nous le perdons plus bas, mais où ? Nous rejoignons l’escalade. Pendant que Dani m’assure, Scal nous fait du chaud, et un bol de pâtes plus tard et 4 goujons nous attaquons la première.

L’escalade fait 8m, en haut nous empruntons une galerie de 1m de haut pour 1,5m de large sur 5m, là il nous faut faire une petite désob pour enlever un bloc avec le perfo et le marteau, derrière cette étroiture nous parvenons dans une salle de 8m de long pour 3m de large, c’est la base d’un puits remontant évalué a 30m.

Après cette courte mais sympa première on plie vite les bagages en forçant un peu sur les sacs pour que tout rentre et nous voilà bien lestés pour attaquer le méandre des pièces jaunes à la remontée. On ne court pas mais le rythme est régulier et avec de bons râles de colère contre nos sacs les choses avancent, mais le méandre parait de plus en plus long…enfin voilà les passages étroits avant le P 30 avec les marches en métal, c’est le coup de grâce!

En bas du p30 on sent déjà le courant d’air glacial de l’entrée, pas question de trainer !!! Autant le p70 à la descente est un régal autant là en un jet avec un bon kit c’est la cerise sur le gâteau, seul avantage ça réchauffe et on sent pas trop le courant d’air.

Dani sort en premier, Scal et moi sortons les cordes, réflexe important dès la sortie du puits: virer son baudrier avant qu’il gèle sur place!!! Heureusement que la voitute est à 1 minute du trou, dehors c’est la guerre il fait -20 degrés !

Vite à poil, vite changés et vite au chaud dans la voiture…glacée, l’onglée ne passera qu’arrivés à Aillons. Nous avons passé 10h30 sous terre, avec un peu de première: une belle explo comme on les aime !

Manu