Explorations pascales à la Gandara

Durant les congés de Paques, nous avons poursuivi nos explorations dans le réseau de la Gandara. Au terme d'un bivouac de 6 jours, 4700 m de nouvelles galeries ont été reconnus. Le réseau dépasse les 78 km et le formidable labyrinthe se développant sous le Picon del Fraile prend peu à peu forme et confirme le potentiel important de galeries constituant l'amont du réseau.

Participants : Dominique Boibessot, Patrick et Sandrine Degouve, Dany Edo Teys, Laurent Garnier, Jo Marbach

Dimanche 1° avril 2007

Le col de la Sia est fermé tout comme celui de la Lunada qui nourrit toutes nos inquiétudes. Nous décidons quand même de tenter le coup en essayant d'entrer dans le réseau par les cavités de Bustalveinte, quitte à marcher plus longtemps. Heureusement, il fait relativement beau et après un large détour par le col de los Tornos, nous parvenons à la station de ski de la Lunada. Au-delà, la route est à peine dégagée pour accèder à la base militaire. Mais grâce à cela nous pouvons rouler jusqu'au croisement qui marque le départ de la piste. Nous chaussons d'emblée les raquettes bien que la neige soit bien transformée. Nous progressons un peu plus loin que le col de la Lunada mais les pentes gelées deviennent de plus en plus raides et de plus en plus dures. Le sentier est enseveli sous près d'un mètre de neige et tous les reliefs du versant ont été gommés par le vent. Il faut se résigner et admettre que nous n'accèderons pas au réseau par cette extrémité. Nous redescendons avec tout notre barda et regagnons Arredondo.

Nous battons en retraite au col de la Lunada...

Lundi 2 avril 2007

Nous entrons dans la cueva de la Gandara vers 8h30 avec des bons sacs et de quoi tenir pendant 6 jours de bivouac. Le niveau d'eau est globalement assez haut, mais ce n'est pas la crue du siècle bien que la neige commence sérieusement à fondre. Il nous faut un peu plus de cinq heures pour atteindre le bivouac 3 où nous récupérons un peu de matériel. La suite n'est pas de tout repos et l'amont du Viscoso ne faillit pas à sa réputation. Nous parvenons finalement au bivouac 4 après un peu plus de 9 h de crapahut. Nous ajoutons un 3° hamac pour Jo.

Mardi 3 avril 2007

Réveil 6h30. Nous filons directement dans la galerie de l'Ami Blanc dont l'exploration s'était arrêtée après une trémie dans une belle galerie fossile. La trémie ne pose pas vraiment de problème et Dom et Pépé avaient bien aménagé les passages les plus étroits. Derrière, le conduit est effectivement très spacieux mais aussi assez chaotique et glissant (galerie des Pingouins). Nous optons d'emblée pour l'amont qui remonte tranquillement dans le pendage. Le conduit atteint par endroit près de 30 m de large, mais assez rapidement, les éboulis provenant du plafond gréseux occupent de plus en plus la galerie formant de véritables fontis. Au bout de 350 m le sol rejoint la voûte au niveau d'un dernier élargissement. Nous fouillons les moindres départs puis l'aval qui s'arrête, lui aussi, prématurément. De retour dans la galerie de l'Ami Blanc nous tentons de descendre le grand entonnoir se situant à la confluence des deux galeries. Nous n'avons pris qu'un équipement pour deux et nous nous trouvons vite limités. Nous laissons tomber et redescendons d'un cran dans la galerie intermédiaire vue par Pépé à la Toussaint. Celle-ci se transforme en un boyau minable (boyau de la pâte à tarte) se terminant sur un colmatage stalagmitique. Bref, cette première journée est un peu décevante car nous avions beaucoup misé sur ces galeries supérieures.

Développement topographié : 582 m

Mercredi 4 avril 2007

Nous avons encore le choix des objectifs et nous optons pour des conduits pas trop aquatiques vu le niveau d'eau et les risques de fonte nivale. Direction l'amont de la rivière du Tigre. Le début est assez confortable, mais progressivement la voûte s'abaisse comme dans tous les conduits du même type. De même, les départs se multiplient, diffluences, confluences et captures rendent un peu plus complexe la topographie. Dans l'un d'eux, nous jonctionnons avec la galerie du Bowling. Plus en amont, notre progression s'arrête soit sur des trémies soit à la base de cheminées. L'une d'elle laisse deviner une belle galerie supérieure, mais nous n'avons pas pris de matériel. Nous essayons de ne rien laisser passer, et pour finir nous revenons par la galerie du Bowling afin de compléter la topo. Ca n'est pas du gateau et les laminoirs commencent à devenir un peu pesants. Nous avons déjà dressé plus de 1300 m de topo, mais il nous reste un peu de temps avant de revenir au bivouac. Un petit tour dans les galeries du côté de la Tangente Verte nous laisse entrevoir des conduits plus confortables. Encore 250 mètres de topo et nous regagnons notre "sweet home" et les petits plats de Sandrine.

Développement topographié : 1670 m

Jeudi 5 avril 2007

Le niveau d'eau semble avoir baissé dans la nuit. Nous allons donc tenter notre chance en aval, du côté de la Salamandre. L'objectif n'est pas tout proche et lorsque nous parvenons à l'extrémité de la Tangente nous constatons que le débit de la rivière du Lézard est encore important. Cela se confirme dans l'aval de la rivière, mais ça passe. A la confluence, nous remontons la rivière de la Salamandre dans une belle ambiance. L'objectif est un petit boyau fossile descendant dans le pendage et qui aspirait nettement à la Toussaint. Malheureusement il rejoint l'aval de la rivière, quelques dizaines de mètres après la confluence. Il ne nous reste plus qu'à faire demi-tour et trouver un autre objectif. Le plus proche est l'amont de la rivière du Sandwich. Ce n'est pas gigantesque, mais il y a de l'eau et de l'air. Mais cela se gâte assez rapidement et au bout de 250 m, les parois de la galerie se resserrent. L'obstacle est contourné par une galerie parallèle. Nous retrouvons la rivière au niveau d'une petite cascade dans les grès. Nous progressons maintenant dans une galerie d'1,5 m à 2 m de diamètre. Mais cela ne dure pas et bientôt il faut ramper. Finalement nous abandonnons dans un laminoir de plus en plus bas. Encore quelques visées dans des galeries annexes et nous regagnons le bivouac.

Développement topographié : 896 m

Vendredi 6 avril 2007

Nous en avons un peu marre des laminoirs gréseux et nous avons un peu envie de progresser debout aussi, nous visons plutôt des conduits creusés dans les calcaires. Nous retournons donc dans celles que nous avons entrevues l'avant-veille dans le secteur de la Tangente Verte. Cela file dans tout les sens et nous nous retrouvons dans un écheveau qu'il faut démêler en essayant de ne rien oublier. Nous naviguons dans des conduits compris entre la rivière du Tigre et celle de la Conjugaison. On s'y perd un peu et Jo nous fait la démonstration d'une double boucle qui nous occupera un moment. Près de 1600 m sont ajoutes dans le secteur, mais au bout du compte, nous n'avons pas réussi à sortir de ce labyrinthe qui tout naturellement prendra le nom de "Grand Huit".

Développement topographié : 1567 m

Samedi 7 avril 2007

Réveil à 6 h 00. Le retour à la surface se fait tranquillement en près de 9 H00. Dans la zone d'entrée, nous croisons quelques groupes. C'est le week-end Pascal et la Gandara est devenue désormais une classique. Le développement du réseau, quant à lui, passe à 78 975 m.

Comments

[PON]

bonjour a tous ... je suis Pon de Santander en Cantabria. Je pense s-il est posible de vous aider en quelque exploration a faire dans cette region. c´est tout. merci beaucoup. a bientot quelque nouvelle a vous.