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Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
8 mai 2006

Une nouvelle traversée en Cantabria !

Une nouvelle étape dans l'exploration du réseau de la Gandara vient d'être franchie. Au cours d'un bivouac de 6 jours à l'extrémité amont du réseau, nous sommes parvenus à réaliser la jonction avec la grotte des Calligraphes découverte en octobre 2005. Du coup, ce sont plus de 7700 m de galeries qui viennent s'ajouter au développement du réseau. Celui-ci dépasse 63 km pour une profondeur totale de 814 m. La traversée quant à elle, offre un cheminement souterrain de plus de 10 km pour un dénivelé de 630 m.

Bivouac de 6 jours à la cueva Gandara

Participants : Dominique Boibessot, Patrick et Sandrine Degouve, Dany Edo Teys, Laurent Garnier, Joël Palissot.

  • Dimanche 23 avril 2006 : portage

Le séjour débute assez mal. La veille, la voiture de Pépé a rendu l'âme à quelques kilomètres seulement de la frontière. Dom, Pépé et Laurent se retrouvent donc à la merci des assistances et de "Riri le taxi" qui les rapatrie vers le garage français le plus proche. Après les formalités d'usage, ils repartent à bord d'une C4 de location flambant neuve et arrivent à la Gandara tard dans la nuit. Du coup, le réveil n'est pas aussi matinal que prévu, mais les sacs sont conditionnés en un temps record. Nous entrons finalement dans la Gandara vers 9 h 00 du matin. Nous gagnons le premier bivouac en moins de 2 h 00, observant au passage la triste dégradation des concrétions de la salle Angel. Notre matériel n'est pas resté non plus à l'abri des "pilleurs". Les sacs de matériel sont éventrés, la quincaillerie s'est volatilisée et à la place, des déchets de toute sorte se sont entassés jusqu'à une grosse "m...", qui signe bien là le nom de sont dépositaire. Pas le temps de s'apitoyer pour si peu, comme dit si bien Brassens, "le temps ne fait rien à l'affaire, quant on est con, on est con", alors filons...

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Le bivouac II n'aura servi qu'une fois...

Le second bivouac est bien plus loin et nous l'atteignons vers 15 h 00, après une pause casse-croûte dans la galerie de la Myotte. Nous démontons les hamacs, récupérons une bonne partie du matériel et repartons vers le fond avec des sacs plus nombreux et plus volumineux. L'amont du Viscoso tient bien ses promesses et les galeries basses sont particulièrement pénibles. Nous choisissons l'option "tout actif", ce qui nous fait gagner un peu de temps mais au prix d'une suée supplémentaire. Dans la trémie de la salle Catalane, les sacs ont peine à franchir les étroitures, il faut tirer, pousser et finalement après une heure de négociation tous les kits s'entassent dans le nouveau réseau. Pourtant ce n'est pas terminé, et plus loin, nous devons même sortir la topo pour vérifier le cheminement. Nous parvenons à la salle de la Sardine à Grosse Tête vers 21 h 00 soit 11 h 30 après être entrés dans la grotte. Nous en avons plein les bottes et en plus, nous découvrons que la trousse à spits a été oubliée au bivouac III. Les adeptes du hamac en sont quittes pour passer la nuit par terre sauf Sandrine à qui nous trouvons des ancrages naturels. Ce soir, pas besoin de berceuse et personne ne songera à se plaindre des ronflements pourtant tonitruants de Pépé...

  • Lundi 24 avril 2006 : chronique d’une jonction annonçée

Malgré la fatigue, tout le monde est debout vers 7 h 30. Nous décidons de chercher un meilleur passage pour rejoindre notre terminus du mois de novembre. Du coup, nous n'empruntons pas la galerie fossile de la Tangente Verte préférant suivre les actifs plus bas mais plus rapides. Nous découvrons ainsi l'aval de la rivière du Tigre qui remonte directement à notre terminus. De là, nous remontons d'un étage dans ce qui semble être la suite logique de la Tangente Verte. Notre objectif est bien sur de se rapprocher de l'aval de la grotte des Calligraphes, située à environ 800 m à l'ouest. Nous nous retrouvons alors dans une belle galerie fossile (4 x 8 m en moyenne) qui se dirige vers le sud. Du coup, elle recoupe de nouveaux actifs que nous délaissons pour le moment. Il y a beaucoup d'air et la progression est évidente et facile. Au bout de 500 mètres, la galerie s'arrête brusquement sur une belle rivière transversale avec un double amont et un aval tout aussi prometteur. Nous optons pour l'amont en étant persuadés d'avoir été trop loin pour espérer une jonction par ici. Le cheminement se complique un peu et le conduit tantôt actif, tantôt fossile recoupe plusieurs rios, mais nous choisissons de nous laisser guider par le courant d'air. Les dimensions s'amenuisent peu à peu, et une petite trémie nous oblige même à désobstruer. Plus loin, des bases de puits semblent mettre un terme à la progression, mais Laurent repère une lucarne providentielle et c'est reparti de plus belle. Nous avons topographié près de 1800 m de conduits et maintenant il faut ramper dans un laminoir de plus en plus bas. "Tiens un cairn ? dis Pépé c'est toi qui est passé là ?" Tout le monde se précipite, et puis il y a ces traces de pas qui viennent de l'amont et bientôt Patrick reconnaît le méandre des Calligraphes. C'est gagné, la jonction se réalise là où on ne l'attendait pas. Nous sommes à + 725 m par rapport à l’entrée de la grotte de la Gandara et à un peu plus de 10 km. La profondeur du gouffre s’établit désormais à -814 m.

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Galerie active typique des amonts du réseau. Le sol, noir correspond au niveau de grès imperméables.

Le retour au bivouac se fait dans la bonne humeur en près de 2 h 30.

  • Mardi 25 avril 2006 : En guise de repos…

Après ces deux journées un peu rudes, nous optons pour des objectifs plus proches du bivouac. Nous prenons un peu de temps pour photographier les empreintes d'animaux repérées à la Toussaint. Leur présence reste toujours énigmatique, et on se demande bien par où ces bêtes sont venues.

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Traces d'animaux dans le sable à plusieurs centaines de mètres de la surface. Une énigme !

Pendant que Patrick se bat avec ses flashs pour ramener des clichés potables, les autres fouillent la salle et ne tardent pas à découvrir un passage vers l'aval. Celui-ci finit par nous conduire dans la rivière des Mille Pattes. La galerie n'est pas gigantesque, mais elle file tout droit dans le pendage, parcourue par un très net courant d'air aspirant. Nous la parcourons sur plus de 800 m. Arrêt sur raz le bol généralisé, les troupes en ayant un peu marre de courber l'échine à longueur de journée. Nous revenons donc vers l’amont où nous passons au crible tous les départs latéraux se présentant. Après avoir effectué une belle boucle dans un méandre fossile, nous nous enfilons dans l’amont de la rivière des Mille-Pattes. Ce n’est pas très gros mais après quelques passages étroits, nous remontons dans les calcaires pour trouver un méandre assez confortable. Sur certaines parois, nous observons d’étonnantes traces de griffures, sans compter quelques squelettes de rongeurs. Dom se livre ensuite une nouvelle fois à des escalades scabreuses et grâce à cela, nous pouvons explorer un beau tube qui retombe en fait juste au-dessus du bivouac. Au total, nous topographions encore 1675 m de nouvelles galeries (11 h 30 d’exploration).

  • Mercredi 26 avril 2006 : l’araignée tisse sa toile…

La jonction avec les Calligraphes n’offrant pas un parcours passionnant (nombreux rampings et passages bas), nous retournons dans le secteur pour chercher des raccourcis. Nous jetons notre dévolu sur l’amont de la rivière du Tigre qui est très ventilé et relativement confortable. Le profil de galerie est désormais classique et sans surprise. Le ruisseau s’écoule sur un niveau de grès incliné à 12° en moyenne et suivant l’humeur du calcaire sus-jacent, on peut progresser debout ou accroupi. Nous remontons ainsi sur plus de 600 m jusqu’à une première bifurcation qui nous ramène dans un conduit parallèle : la rivière du Bowling. Les proportions sont plus agréables, mais 500 mètres plus loin, il faut à nouveau se décaler vers le sud dans un rio bas de plafond que nous suivons en aval sur une bonne centaine de mètres.

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Galerie Grèseuse, percée de marmites glissantes.

Après l’avoir jonctionné avec la rivière du Bowling, nous découvrons un 4° drain (Galerie Riri le Taxi)qui apporte une bonne partie de l’air. C’est reparti en amont sur un peu plus de 300 m dans des conduit qui deviennent plus petits avant de remonter dans les calcaires. Nous forçons une trémie qui rejoint des conduits supérieurs qui ne doivent plus être très loin de la surface (+475 m). Au retour, nous irions bien jeter un coup de laser dans l’aval de la rivière du Bowling, mais visiblement le plafond s’abaisse un peu trop à notre goût et puis nous avons déjà relevé plus de 1940 m de topographie… retour donc au bivouac après 10 h 30 d’explo…Ce jour là, nous inventons un nouveau concours de pronostic basé sur l’estimation du nombre de mètres de première réalisés. A ce petit jeu, Dany est très fort…

  • Jeudi 27 avril 2006 : bonus

A l’unanimité, nous votons pour rester une journée de plus dans la grotte. On a de la nourriture, le bivouac est confortable et il reste pas mal d’objectifs proches du bivouac, histoire d’économiser un peu nos articulations. De plus, Pépé ne semble pas très inquiet quant à l’avenir de son véhicule immobilisé quelque part du côté de Bayonne. Délaissant les actifs, nous commençons par voir les conduits les plus près du bivouac. La galerie au-dessus de nos sanitaires ne donne pas grand-chose et nous allons dans l’amont de la rivière du Fromage. Très rapidement, nous jonctionnons avec l’amont de celle des Mille Pattes. Nous repartons alors en direction des Calligraphes, et topographions tout un complexe de beaux conduits fossiles se développant au-dessus de la galerie des Plaques à Vent. Puis, nous remontons d’un étage afin de poursuivre l’exploration du grand méandre de la Tangente Verte. Le secteur se complexifie nettement et nous évoluons désormais dans de beaux tubes calcaires parfois très concrétionnés. Nous rajoutons encore 1100 m de topo (10 h d’expo). Pépé gagne au concours de pronostic…

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Galeries fossiles creusées dans les calcaires au-dessus de la salle des Plaques à Vent

  • Vendredi 28 avril 2006 : 1° traversée

Réveil matinal vers 6 h 30. Nous plions nos affaires et ressortons par les Calligraphes, signant par la même occasion, la première traversée du réseau. Le parcours est un peu moins pénible que prévu, et nous mettons environ 4 h pour sortir. Dehors, le temps est plutôt maussade. Il nous faut encore 2 h 30 de marche pour regagner les véhicules.

Le soir, repas à la Cascada, légèrement arrosé….

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Etonnants cristaux dans la Tangente Verte 

Samedi 29 avril 2006

Participants : Dominique Boibessot, Patrick et Sandrine Degouve, Dany Edo Teys, Laurent Garnier, Joël Palissot, Guy, Muriel et Martin Simonnot.

Le beau temps semble revenir, Pépé, Dom et Laurent retournent en France à bord de leur superbe C4. Les autres prennent une journée de repos, enfin presque puisque nous décidons d’aller grimper au soleil avec la famille Simonnot sur le superbe site d’escalade de Ramales.

Dimanche 30 avril 2006

Participants : Patrick et Sandrine Degouve, Dany Edo Teys.

Il fait relativement beau et nous voulons en profiter pour remonter sur le Fraile afin de chercher de nouvelles entrées en suivant le niveau de grés des Calligraphes. Nous commençons par le Nord sans découvrir grand-chose de très intéressant. Nous retrouvons la cueva Danette, mais elle est déjà un peu haute dans la série et le courant d’air n’y est pas très violent. Finalement, c’est en revenant que nous découvrons, en bordure de falaise, deux entrées balayées par un très net courant d’air soufflant (nous sommes encore en régime hivernal). Patrick fait une reconnaissance dans la première tandis que Dany s’occupe de désobstruer la seconde. Visiblement elles font partie d’un même ensemble. Nous retournons à 3 dans la première et topographions 350 m de belles galeries. Le réseau de la Gandara n’est pas très loin et une seconde jonction est désormais envisageable.

Mercredi 3 mai 2006

Participants : Patrick et Sandrine Degouve.

Retour sur le Fraile afin de poursuivre les investigations au niveau du Grès de la grotte des Calligraphes. Nous découvrons d’autres entrées mais elles nécessitent un peu de matériel de désobstruction. Nous en profitons pour localiser au GPS d’autres entrées, puis nous poursuivons la prospection vers le sud jusqu’au moment où le banc de grès rejoint la route de la Lunada.

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Commentaires
R
Elle se cache là: http://riri-linventeur.wix.com/les-debrouillards#!grotte-riri/c21cb
Répondre
R
Bonjour<br /> <br /> Histoire de rire, visitez donc la grotte à Riri
Répondre
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  • Ce blog présente l'activité spéléologique du C.A.F. d'Albertville au jour le jour. Celle-ci concerne principalement l'exploration et la recherche de nouvelles cavités, dans les Alpes françaises, mais également à l'étranger (Espagne, Asie etc...).
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