Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
15 juin 2008

Nouvelles découvertes dans le creux de la Cavale (73)

Plus de 500 de galeries viennent d'être ajoutés au développement du réseau Garde-Cavale qui frôle désormais les 43 kilomètres. En deux sorties, Yann, Manu et Stéphane ont exploré un affluent proche de l'entrée de la Cavale mais qui était barré par 2 courts siphons. Yan raconte :

Vendredi 6 juin 2008
Participants : Yann Tual et Manu Tessanne
TPST : 4h

Un siphon à reprendre à peine à une heure de l’entrée, la proposition de Manu me fait rêver. Cet affluent de la Cavale a été plongé par Pascal Badin du SCS ; les infos que l’on possède sont le franchissement d’un siphon fossile de quelques mètres peu profond mais très boueux suivit d’une courte galerie menant à un deuxième siphon. A 10h30 nous entrons dans la cavité victimes de mon habituel retard, Manu veut sortir pour 14h !!!
Nous sommes déjà équipés de nos néoprènes de 5mm et de chaussures de canyon pour gagner du temps, Manu mène un train d’enfer. Nous traînons deux bi de 2,5l et 4l plus le matos de plongée, en 1 h nous sommes devant le siphon. Manu plonge l’immonde flaque de boue et quelques minutes plus tard viens me chercher. Le S1 fait 3m de long et sa voûte descend 50cm sous la surface de l’eau, 10 ou 15 m de galerie mènent au deuxième siphon. Nous nous trouvons rapidement derrière le S2 (15m /-1m) et entamons la topographie d une jolie galerie fossile permettant en une centaine de mètres de rejoindre le cours actif de l'affluent que nous avions perdu avant les siphons boueux.

Nous commençons à avancer dans une belle galerie dont le sol est recouvert de magnifiques gours. Depuis quelque minute, une idée travaille Manu, il me regarde et me propose de nous arrêter la pour aujourd’hui, c'est tellement sympa et proche de l'entrée que ce serait dommage de ne pas partager ça avec d'autres! J’acquiesce et adhère volontiers à cet état d’esprit que j’apprécie chez « le Man ». Nous mettons un fil en travers de la galerie pour marquer le dernier point topo et faisons demi-tour.

On reviendra avec d'autres plongeurs motivés pour partager cette petite première, qui nous réserve encore des surprises!! Nous décidons de baptiser le réseau « toubib or not toubib » , en clin d’oeuil à loic .Nous repassons le « siphon des proctologues », couvert à sa sortie d’une épaisse couche de boue.

La remontée :

- Version Manu dans un petit compte rendu du soir même :
« Le retour avec yann se fait a 100 km/h, en délirant et en chantant!
Yann était hallucinant, un vrai fou a la limite de la démence! Il fallait le voir pour le croire! Et quelle forme!Ils ont de la réserve ces pompiers...
»

- Version Yann
« Manu a entamé le retour dans la rivière façon footing, nous avons tout remonté sauf les bouteilles,Je tentais vainement de suivre son rythme, le souffle court, galvanisé par ses chants d’une imagination débordante,Essayant de deviner, sans y parvenir, parmi ses cris et chants ininterrompus des pauses respiratoires. »

L’absence de témoin ce jour la ne permettra probablement jamais de savoir ce qui s est réellement passé. Seul indice, un promeneur aurait aperçu, sur le bord d’un chemin, à 14h30, deux hommes nus, les visages boueux et hirsutes, se rhabiller sous la pluie qui tombait depuis plusieurs jours sur les Bauges.

Dimanche 8 juin 2008
Lieu : grotte de la Cavale
Participants, Ptit Lips, Manu Tessan, Yann Tual

Apres avoir fait nos sacs sur le parking, nous nous entassons tous les huit dans la kangoo de Man qui négocie le chemin boueux avec efficacité, une glissade, deux rebonds, la petite montée passée de justesse et nous voila tous a pied d’œuvre à l’entrée du trous.

Manu a appelé de nombreux amis plongeurs, pour partager cette exploration, mais seul Ptit Lips a pu répondre présent.Si l’expérience des uns et des autres varie, le petit groupe se retrouve néanmoins assez rapidement et dans la bonne humeur à la jonction avec l’affluent, but de la visite des trois plongeurs, personne ne rechigne à s’engager dans le ramping boueux permettant l’accès au siphon fossile.

Pendant que nous nous préparons, Julien, allongé dans l’argile, plante un spit au plafond pour fixer la corde qui équipera le siphon. Un dernier encouragement de la part de la petite troupe mené par Julien à notre encontre et ces derniers reprennent leur pérégrination vers la rivière.Steph s’engage le premier dans le cloaque et en profite pour relever quelques azimuts.Manu le suit, traînant la corde qui nous permettra de nous haler lors d’éventuelles prochaines plongées car nous plongeons sans palmes.Je rembobine l’ancien fil et les rejoint.

Derrière le S2, Manu propose de laisser Steph, plus expérimenté en topo, prendre les notes, Manu et moi tirons le fil dans la galerie. L’appareil de Manu ayant pris l’eau, nous faisons une croix sur la possibilité d’ajouter des images à celles prises deux jours avant. Le plafond s’abaisse de plus en plus, nous franchissons plusieurs voûtes mouillantes avant de buter, à 200m du S2 devant un S3. Steph et moi tentons une apnée sur quelques mètres, mais restons raisonnable, le franchissement du siphon demande des moyens un peu plus académiques. Apres une courte concertation, nous retournons chercher les 2,5 L de Steph, son petit dévidoir, nos masques, lampes et sécateurs respectifs.

Je franchis le siphon d’une huitaine de mètres, fixe le fil et reviens en arrière, nous franchissons tous les trois le siphon, l’un d’entre nous se chargeant de ramener une des deux bouteille à celui resté en arrière. Nous reprenons notre exploration dans un beau méandre peu large mais à la hauteur respectable, nous perdons l’actif puis en retrouvons un autre, la bobine déroule son fil au grés des visées. Nous butons finalement sur une imposante coulée de calcite. Je reconnais la partie inférieure, franchit deux voûtes mouillantes étroites pendant que Steph escalade la partie supérieure très étroite. La suite, sans pouvoir être qualifiée d’infranchissable n’est pas très avenante et nous en avons assez, le réseau est très aquatique et le froid se fait sentir.

Au retour, nous topographions une galerie parallèle étroite et pénible, dans une couche à rudistes très agressive pour nos combinaisons, Manu repères deux beaux morceaux de polypiers. Il termine de reconnaître par quelques escalades les départs ou puits qui restent encore à explorer, mais nous ne trouvons que des affluents mineurs provenant de réseaux impénétrables. Il plonge enfin un dernier siphon en amont du S3 qui, bien que pénétrable, se révèle étroit et peu engageant.Nous refranchissons les voûtes mouillantes, le S3 par le même système de va et viens qu’à l’aller, à nouveau les voûtes mouillantes puis rapidement les deux siphons d’entrée du réseau.

Nous avons levé les principaux points d’interrogation du réseau. Nous reconditionnons rapidement l’ensemble du matériel et la boue qui va avec dans les sacs, avalons un morceau de chocolat et quelques fruits secs avant d’entamer la remontée. J’essaie de suivre le rythme soutenu des deux affreux qui me précèdent et c’est avec soulagement que je dépose mon sac devant la voiture de Manu.

Nous nous séparons heureux d’avoir partagé cette belle première, permettant d’ajouter, au termes des deux plongées effectuées dans ce réseau, 600 m de nouvelles galeries à La Cavale, sans savoir encore que le soir, une bien triste nouvelle assombrirait cette journée tout particulièrement pour Stéphane, plus proche que nous de Pierrot Rias qui venait de nous quitter.

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
  • Ce blog présente l'activité spéléologique du C.A.F. d'Albertville au jour le jour. Celle-ci concerne principalement l'exploration et la recherche de nouvelles cavités, dans les Alpes françaises, mais également à l'étranger (Espagne, Asie etc...).
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
Archives
Visiteurs
Depuis la création 96 880
Publicité