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Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
16 novembre 2013

Exercice secours spéléo avec les Belges à la Féclaz

Samedi 16 et dimanche 17 novembre 2013

Participants (du CAF d'Albertville) : Jeremy Berkhane (déséquipement et gestion de surface), Loïc Tual (médicalisation de la victime), Orhan Demirel (PC), Hélène Manuse (PC, installation souterraine du système téléphonique filaire) et Yann Tual (équipement des agrès du fond)

http://www.youtube.com/watch?v=7VTKrnSlHWs

 

CR J. Nant lors de l’exercice secours Savoyo – Belge sur la Féclaz

Samedi 16. Craquette me récupère pour aller au PC Féclaz où nous avons rendez-vous vers 11heures.
Arrivés là-bas on trouve et retrouve plein de monde puis on s’inscrit et faisant partie des équipes désob, on attend l’arrivée de la remorque de matériel adéquat. En début d’après-midi celle-ci est enfin là mais Denys est parti sur un autre objectif ainsi que craquette. Reste Olivier Parsy et moi accompagné chacun d’un Belge (Olivier et Jean Paul). On peut enfin s’organiser autour des conseils d’Olivier P. On se rend ensuite au parking, nous changeons, papotons avec Mr Perrin puis passons le barrage ADRASEC pour enfin entrer dans le creux Perrin vers 15 h (Dure – dure la mise en train, 4 heures pour en arriver là à 15 mn maxi du PC !)
Le proprio du terrain, Mr Perrin, toujours aussi accueillant
Bon les équipes se forment, Olivier P et Jean Paul, Olivier made in Belgium avec moi. L’objectif est de rectifier les passages entre l’entrée et le premier puits. L’équipe à Denys est déjà sous terre, une autre équipe est prévue de rentrer plus tard, nous décidons par sécurité et par praticité de faire une équipe démarrant vers le puits et remontant et l’autre depuis l’entrée et descendant. Ainsi on ne se gêne pas, et on bloque toute personne étrangère voulant passer dans le secteur. Côté aval Oliv et JP percent un trou paroi droite dans un bon virage avant le puits ; nous nous perçons 2 trous dans le virage entre méandre et diaclase avant la base du dernier ressaut d’entrée. L’équipe aval file au bas du puits dans la branche de la salle, tir et gazage. Quelques minutes après, leur laissant le loisir de se garer ailleurs, nous tirons depuis la surface. Gros boum nous surprenant après avoir bidouiller 3 fois les connections sur l’exploseur du SSF. Bilan bon résultat mais dans les 2 zones une civière ne passe pas encore.
Une équipe nous croise filant vers l’équipe à Denys, il nous annonce de ne pas attaquer la désob tant que nous n’en aurons pas l’ordre… Ordre que nous avions déjà mais ce qui est bien c’est que les CPT
sont sourds à force de tirer en bout de déto et le message ne passe pas donc on continu.
Heureusement d’ailleurs car l’ordre d’attaquer on l’attend encore…
On inverse les équipes ce qui fait qu’avec Olivier nous attaquons la paroi gauche dans le virage vers le
puits. 2 trous sont percés, pendant ce temps Oliv et JP percent un peu plus haut que notre chantier
d’avant dans un petit virage avec 2 trous. Nous filons en aval mais cette fois ci dans la galerie
boueuse où je me dis que le courant d’air doit être moins logique dans sa progression vers l’aval. On
tir, le gaz remonte lentement, nous atteint on redescend alors vite fait au bas du puits clair de tout
nuage, c’est donc la bonne solution pour ne pas se faire gazer. On attend et boum l’autre équipe tir
depuis la surface. Résultat super mais notre virage n’est toujours pas classe. Nouveau chantier on
perce de nouveau 2 trous paroi gauche du virage tandis que l’autre équipe perce 2 trous espacés
dans le méandre juste après la mini salle. Reboum en aval, reboum en amont. Le virage avant le puits
n’est plus, le passage depuis la mini salle est mieux. A partir de là il nous faut évacuer les déblais des
4 tirs depuis la mini salle, alors on gratte avec les mains et les pieds et des monceaux de pierraille
sont éjectés dans le puits en aval. L’équipe à Denys fini par revenir et patiente dans le froid de leurs
combinaisons trempées, le jour où on voudra bien les laisser passer. Finalement le sol est propre et
le méandre est prêt à recevoir de nouveaux assauts. Tout le monde ressort, il fait nuit, cela fait 4h30
que nous bossons comme des damnés. Super équipes, bonne ambiance, bons résultats mais il reste
au moins une bonne journée à faire si un vrai secours doit ressortir par là. Quant au méandre boueux
c’est une autre histoire qu’il faudra rectifier lors d’un autre exercice si l’on veut un jour ressortir une
civière par cet orifice. Pour la boue, à mon avis une bonne « pioche » serait à essayer pour casser le
barrage au sommet de la galerie pour que la Merde s’écoule en aval.
Le bonheur de ressortir par le Perrin !
Repas du soir concocté par le cuistot Belge, couchage dans la froidure d’une pièce non chauffée avec un duvet de merde, caillante toute la nuit, il neige dans la tempête. Réveil à 5h45 par un Stéphane qui vient chercher craquette, j’apprends que la désob est annulée et que je suis engagé dans 45 mn au trou du garde. Quel bonheur de s’imaginer dans la neige puis sous la flotte de cette belle cavité ventilée d’un glacial courant d’air, agrémenté peut être aussi d’argile grasse. Je suis néanmoins content d’apprendre que mon chef d’équipe est Olivier ‘le Belge) et que craquette est là aussi dans l’équipe. Le déjeuner est vite pris, les voitures chargées mais maintenant il pleut sur la neige. Certain s’équipent aux voitures moi et craquette on préfère allez sous la tente à l’entrée du Garde.
On passe l’entrée à 8h pile, nous sommes 10 car les équipes 26 et 27 fusionnent. Nous devons aller chercher le blessé au point chaud un peu plus loin que la Tyrolienne, le redescendre de 2 puits et le remonter jusqu’au sommet de la trilogie. C’est bien la première fois que je descendrai un blessé avant de la sortir !
Longue descente gênée par la remontée de plusieurs équipes engagées depuis la veille, on atteint enfin le point chaud mais une reco en aval décide nos deux chefs (Olivier et Jean Paul) de ne pas ré-enfoncer le blessé. Le PC est d’accord, tout le monde tape dans ses mains pour célébrer la nouvelle. Il est vrai que l’on est déjà pas trop chaud, le trou est bien humide et rien n’est équipé alors il va falloir du temps pour remonter Jean le grand « blézé » du jour. Le point chaud est une mini tente où seul Jean attend stoïquement. Un fil de pèche tiens la survie sur l’arrière.
On vide tous les sacs pour voir ce que nous avons comme matériel, puis on remballe tout pour aller nous mettre au départ de la tyro. Je fais partie de la sous équipe chargée de cette tyro côté aval, d’autres s’occupent de l’amont, d’autres encore oeuvrent dans les deux premiers puits de la trilogie. Enfin on s’active.
Délégué par Christian pour filmer l’aventure, Je tente de le faire mais cela est possible essentiellement dans les attentes malheureusement de peu d’intérêt, dès que l’on manoeuvre il est bien difficile que je n’aide pas alors mes rushs seront ce qu’ils seront, quant aux photos avec les gouttes d’eau qui pleuvent de partout et la buée dégagées par tout le monde il bien difficile d’obtenir un résultat correct.
La tyro est en place, on retourne chercher Jean et sa civière, et on le passe en amont de la tyro. A noter tout de même que la tyro en fixe passant de paroi droite à gauche gène la manoeuvre et mériterait d’être replacée correctement en paroi gauche seulement. Le franchissement de cette partie amont me laissera un gout amer d’insécurité par rapport au blessé car nous étions bien 4 au moins à la bloquer de façon instable avant de la redescendre des gros blocs argileux (équipement minimaliste). Bon la base de la trilogie est atteinte, ça coule de partout, on refait un point chaud sommaire (blessé en position assise) car le troisième puits de la tyro n’est pas équipé. On déséquipe la tyro et le matériel est remonté en amont pour achever cet équipement. Le débit de l’actif augmenté depuis notre descente. Deux gars d’une équipe en amont arrivent pour aider au déséquipement ( ?) La manoeuvre reprend et la civière s’élève sous les embruns, Jean coiffé d’une couverture survie pour éviter d’en prendre plein la gueule. A noter que nous n’avions pas de masque ou visière pour le blessé. Premier puits, deuxième puits remonté et on arrive au 3ème. Là il y a Yannick sous l’averse protégeant du mieux qu’il peut Jean toujours aussi stoîque. Et on attend…traction, rien ne tracte ! Traction, rien ne tracte ! On commence tous à être passablement humide. Un Belge en arrière me harangue un peu vertement car je n’ai pas de sac et il me refile le plus gros et le plus lourd en leur possession (non le plus lourd c’était lui !), Yannick bon prince s’en empare et s’en charge, merci ho grand merci Yannick.
Yannick et Jean en attente
Enfin après des plombes la civière grimpe accompagnée de Yannick et Poc arrive servant de lest, c’est normal il faut du lourd ! (sic). Mais là-haut ça merde de nouveau, l’équipement a été installé trop bas et la civière pendouille dans le puits ; On attend… longtemps puis ça ré-avance et c’est mon tour de monter, Poc démarre en même temps enfin à peine plus tard et me dit qu’on va faire la course. Je n’ai aucune illusion mais prend l’avantage et lui tape sur la casque, la compétition s’engage, je me l’a fait en alternative, le coeur suit au départ un peu moins sur la fin mais c’est surtout les avant-bras qui souffrent. Je profite au mieux du fait que les deux cordes se touchent et que Poc est bien gêné. Arrivé au sommet, ouf, Premier ! Mais la fissure est encombrée et je reste pendu dans mon baudard. Poc me talonnant en profite pour s’enfiler dans la fissure bourrant les spéléo coinceurs et m’annonce que c’est lui le gagnant….mauvais joueur en plus ! Merci Poc de m’avoir donné l’illusion à mon âge que je pouvais encore te battre sur corde.
Longtemps après je peux enfin terminer ce puits, en bas les autres ne comprenne pas et commencent à s’énerver. Mais l’attente reprend car en avant le blessé est sortie de la civière et ressort par ses propres moyens. J’atteins cette civière abandonnée, écartelée dans le passage avec tout le foutoir par-dessus, le bordel. ! Bernard arrive avec un petit sac, on bourre la combinaison du blessé dans un autre sac et Bernard s’en charge. Je me bourre un sac de corde et divers ferraille et sans plus rien demander je sors bien content que l’on ne puisse pas me reprocher de ne pas avoir participé au déséquipement maintenant que le blessé ne l’est plus et à disparu de notre horizon. Plus haut, je recroise Poc et Yannick qui font des aller- retour pour acheminer du matériel en bas du puits d’entrée ainsi que la civière. J’accroche pour que d’autre tire depuis le haut puis remonte sans sac me permettant de rattraper le précédent parti bien avant (petite satisfaction personnelle dont il ne faut jamais se priver tant que ça marche !).
La nuit tombe, ma montre s’est déréglée, il pleut ; vite changé sous la tente où je retrouve Bernard et Jean, vite parti aux voitures où je retrouve craquette, vite rentré au chaud où je retrouve plein de monde, la fourmilière est bien encore bien active. On bouffe un coup puis on attend le repas du soir organisé par nos amis Belge qui il faut le souligner ont une organisation exemplaire et une équipe logistique de grand luxe.
L’apéro arrive, les caisses de bière toutes plus inconnues les unes que les autres, les capsules volent, les sourires et les rires pleuvent bien plus chaudement que dans la trilogie. La soirée commence et s’éternise, des bouteilles de blanc de Savoie restent bouchées sur les tables, certains reçoivent des cadeaux d’autres achète ou échanges des tee-shirt spéléo. La soirée vire au gris de partout arborant le logo des Savoyards, vive l’amitié Spéléo - Savoyo-Belge….
La preuve en image !
A refaire chaque année, en Savoie bien sûr mais à une époque plus clémente serait plus sympa.
Jacques Nant (Spéléo club de Savoie)
Crédit photo J. Nant – © 2013

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