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Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
21 juillet 2012

Découverte du Granier Acte 2

Samedi 21 juillet 

Participants : du CAF Chambéry : Olivier Sousbie, Joce(lyne) et Remy Marchesin
                     du CAF Albertville : Hélène Manuse, Loïc et Yann Tual
                     du SBAPS (01) : Patrick Perrin
                     du SC Savoie : Didier Monin et Jacques Nant
                     plus deux individuels non fédérés : Jean Yves Massonnat (beau-frère de Didier -38) et Gilles Guittard copain de Didier -92)


Après l’acte 1 à la Balme à Collomb et sa zone à ursidés, Olivier réclamant une visite de la grotte de Pincherins histoire de pouvoir l’inclure dans les sites de comptage de chauves-souris je lui proposais mes services, bien motivé pour me rafraichir la mémoire après 10 ans sans arpenter ce magnifique réseau.
L’invitation étant lancée sur le site du CDS, une équipe se formait durant les jours qui suivirent et c’est finalement à onze que nous sous sommes retrouvés à 8 heure presque pétante au parking de La Plagne sous un jour aux allures pluvieuse et aux nuages accrochés dans les falaises.
Rapidement le couac du jour nous est apporté par Didier qui a oublié sa combinaison et qui reprend penaud sa voiture pour 40mn de retard. Mais 2 minutes plus tard un coup de fil salvateur nous le ramène au parking car Patrick a dans sa voiture une texair de grande taille qui lui ira comme un gant ; merci Patrick !
La montée se déroule alors sans incident mais arrivés à la sortie de la forêt sous la Balme je ne repère pas la sente permettant un accès par le bas et de plus l’état très humide des pentes herbeuses me décide pour passer par le haut. Nous franchissons la Balme et passons au-dessus pour peu après, quitter le sentier par une redescente sur un petit éboulis croulant avec le vide devant soi dans la brume. Ca y est le ton est donné pour la suite du parcours, nous évoluons sur un sangle humide qui mouille déjà les pieds. Je dépasse de quelques mètres l’entrée nord sans la voir mais mes sens en alerte me stoppent à la base d’un petit couloir que je crois reconnaitre. Finalement une recherche dans ce court secteur nous permet vite de retrouver l’entrée.

008 Pincherin 21-07-2012


Chacun s’installe comme il le peut dans la pente humide pour se changer et c’est à 10h45 que nous entrons dans la cavité.
La descente s’effectue rapidement en suivant la paroi gauche jusqu’au passage abaissé où nous photographions une curieuse forêt de mini stalactites de mondmilch très serrée et couvrant la voute.
La chatière est franchie puis le court tronçon dans la grande galerie de Pincherins pour nous retrouver à la base du puits permettant de rejoindre la galerie de jonction.

029 Pincherin 21-07-2012

Je grimpe et arrivé au sommet, Remy me rejoint mais à partir de là je prends conscience du temps qu’il va nous falloir pour avancer dans la grotte car à chaque difficulté le temps s’allonge au gré du passage de chacun.
Nous attendons rejoints petit à petit par les autres. Remy décide alors d’aller voir la flaque dont j’évoque la possible présence et qui pourrait nous bloquer un peu plus en aval. Je quitte mon baudrier et mes bordilles car je sais que je n’en aurai plus besoin maintenant et nous le suivons à 4 pendant que le reste de la clique se démène encore dans le puits. Remy franchit le passage de jonction avec la Balme tout en nous annonçant que le niveau est bas. Chacun y va alors de son flac-floc-sproutch-flitch, les mains et les genoux bien verrouillés sur les bords pour ne pas plonger son petit ventre bien chaud dans la fange immonde des entrailles du passage de jonction.
Ca y est on est passé ! J’avoue être à ce moment-là bien content de ne pas avoir été contraint, en tant que guide, d’annoncer une retraite anticipée à tous mes joyeux spéléo si motivés et vu les efforts déjà engagés pour être là aujourd’hui.
On attend de nouveau et finalement les onze sont là, on peut alors s’engager dans le méandre corrodé et ouvragé d’une multitude de marmites. Mais très vite un pas en traversée, il est vrai un peu olé-olé, nous contraint à installer une de nos corde pour que Joce et ceux qui la suivent puissent franchir en toute sécurité cet endroit. Mais ensuite Joce annonce que l’oppo c’est sa hantise alors je la guide un peu mais surtout la rassure car finalement l’élève s’avère être à l’écoute et franchit courageusement de nombreux passages pas si évidents pour qui n’a pas l’habitude de ce genre d’exercice.
La partie plus large est atteinte mais la galerie avec ses banquettes et son surcreusement profond ne m’arrangent pas pour choisir des passages négociables facilement pour chacun. Notre seconde corde est sortie du sac (merci Didier de toujours avoir le truc en plus au cas où !) On combine une descente avec Yann mais finalement et après être descendu en oppo je remonte dans la galerie et équipe une traversée sur
des concrétions. Tout le monde est là, Patrick passe devant mais la progression sur les banquettes se soldent de nouveau sur un passage difficile alors je rejoins le fond du surcreusement pour voir si la suite en aval est possible. Ceci étant fait je reviens et demande à chacun de me rejoindre pour avancer plus sereinement au fond du méandre. Finalement ce choix est le bon car à terme des blocs permettent de remonter dans la galerie pour se retrouver au carrefour avec la grande galerie Roger Thonet.
Nous y sommes enfin et il nous aura fallu 2h30 pour cela, il est 13h15 et je me dis qu’il n’est pas sûr que nous puissions aller au bout de la grande galerie.
Perchés sur l’énorme bloc formant un puits vers l’aval nous contemplons le vide. Les ultras s’éclatent à percer le noir, les parois apparaissent, la voute se cache le sol encombré de blocs cyclopéens nous écrase par tant de bouleversements de cette galerie au cours des temps qui ne sont pas à notre échelle. Au loin l’ultra ne perce plus sauf pour nous montrer qu’il y a une suite. Finalement on pourrait s’arrêter là et nous en retourner car ce brusque changement de volume nous comble déjà et nous paye de nos efforts.
L’heure du casse-croute a sonné pour tous sauf pour moi habitué à ne pas trop m’alimenter sous terre et qui voudrais bien poursuivre mais le guide n’a plus la loi et il faut me plier au choix général.

 

068 Pincherin 21-07-2012


Nous visitons ensuite la partie en direction de l’entrée de la Balme. La taille des montagnes parallélépipédiques échouées au sol d’éboulis nous écrasent de nouveau. Imaginant le souffle et l’explosion engendrés par la chute de ces pans de strate nous ne pouvons qu’être contemplatifs. Un peu plus loin c’est les champs de concrétions cassées qui nous interpellent, résultantes de ce big-bang bien heureusement issu du fond des âges. J’amène chacun à l’orée d’un gour cristallisé que je me rappelle avoir photographié à l’argentique lors de la découverte il y a 22 ans, il est bien là comme dans mon souvenir toujours aussi magnifique, témoin du temps figé des grottes.
Et là sur le côté tu as vu cette forêt de stalagmites épargnées, haute de 2 m au moins et d’un diamètre qui nous fait encore une fois apparaitre comme peu de choses ?
Nous déambulons encore un peu jusqu’à atteindre le passage refermé en direction de la salle Michèle et nous en retournons en direction du carrefour de la galerie issue de Pincherins.
Didier déjà arrivé m’annonce que le ressaut d’accès à la partie aval de la galerie Roger Thonet n’est pas évident alors je m’y engage et rejoint le bas en annonçant il est vrai au reste du groupe qu’il faut être sûr de soi pour le descendre car nous n’avons plus de corde. Yann se met en intermédiaire pour orienter la descente et c’est à 8 que nous poursuivons la balade tandis que les 3 autres nous attendent patiemment en plein courant d’air.
Nous cherchons le meilleur passage entre les blocs ou sur les blocs, de droite et de gauche, vers le haut et vers le bas, attentifs à trouver le plus simple, le plus court, le plus facile. La progression dans cette artère quasi rectiligne et longue de 500 m n’est qu’une quête pour aller plus en avant, toujours plus loin dans cette montagne de blocs, à l’intérieur de cette montagne de calcaire où le vide qui nous entoure nous laisse rêveur quand à ce qu’il reste pour que cela tienne encore debout au-dessus de nos têtes.
La température de nos corps augmente bien vite au grès des dénivellations tantôt positives et tantôt négatives qu’il faudra tout à l’heure parcourir dans un sens inverse.
Juchés de nouveau sur un bloc plat aux côté d’Olivier nous regardons au loin la suite toujours aussi tentante, toujours aussi lointaine sans pouvoir encore voir la fin de cette orgie de galerie minérale.
Les autres arrivent et nous décidons d’arrêter là car les 3 manquants doivent commencer à espérer notre retour. Finalement après avoir consulté la topo nous avons dû nous arrêter à 50 voire 80 m du bout mais ce n’est pas grave car nous reviendrons j’en suis sûr maintenant que j’ai repris gout à ce Granier souterrain où déjà une quinzaine d’années de ma vie d’explorateur se sont déroulées.
Ayant rejoint trempé de sueur les 3 frigorifiés nous ne tardons pas poussé par ces derniers à reprendre le chemin de la sortie. La connaissance des passages et les cordes déjà en place nous facilitent alors la progression et c’est, en apparence, rapidement que le puits d’accès à la galerie de jonction est atteint. Le temps s’écoule de nouveau pour que chacun franchise ce passage, notant tout de même une corde brajée sur l’amarrage naturel du bas.
Nous sommes 5 au bas du puits et déjà 3 pressés décident de sortir. Je les hèle en leur disant de ne pas oublier le guide, peine perdue ils sont loin. Seule Hélène a compris et reste sagement à mes côtés.
Je finis par perdre patience et décide de sortir, mais arrivé, suivi d’Hélène, au passe clé de la chatière cachée je m’inquiète et file dans la suite de la galerie poussant des hé-ho au cas où. Mais rien ne répond. Je reviens et Hélène se propose pour attendre là pendant que je sors, merci Hélène !
A peine après avoir franchi la chatière Hélène m’annonce que les trois électrons libres reviennent après une petite visite inopinée dans le secteur de la Faille qui Maille.
Je leur gueule de bien suivre la paroi droite lors de la remontée et sort de la grotte pisté par Olivier sous un temps mitigé entre soleil et nuage.
C’est bien, la vire a séché et nous pouvons tous nous changer plus agréablement. Certains sont sortis par l’entrée sup, afin de bénéficier de la plate-forme en avant de l’orifice, ce n’est pas idiot !

126 Pincherin 21-07-2012


On finit par tous reprendre la sente de retour pas très pressés d’en finir avec cette superbe journée, dissertant sur les fleurs rencontrés, humant la vulnéraire pas encore prête à subir les assauts des cueilleurs invétérés que nous sommes, admiratif devant cette Chartreuse où l’urgonien est roi et où les pins à crochets tentent par le temps qui passe de faire éclater la roche qui les nourrit.
A 19 heures nous sommes au parking et je pense que chacun a trouvé bien plus que ce qu’il était venu chercher en ce jour. C’est avec un réel plaisir et pour conclure que certain qui avaient encore du temps, se sont retrouvés boire un p’tit coup chez Joce et Rémy.

 Compte-rendu de Jacques Nant

Photos de Joce Marchesin

 

163 Pincherin 21-07-2012

 

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