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Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
3 mai 2009

Tanne à Carret, ça passe !

Après cinq grosses séances de désobstruction au fond de la tanne Carret, nous sommes enfin parvenus à des conduits pénétrables qui, pour le moment, restent indépendants des réseaux voisins (Tanne Chavanu et réseau Névé-Cochons). Près de 900 m de méandres ont été reconnus jusqu'à la profondeur de 180 m, mais Margériaz oblige, les conduits restent sportifs même si on peut les qualifier de confortables par rapport à certains réseaux qui ont fait la réputation du massif (Tanne aux Squelettes, Crolleurs etc...).

Compte rendu des dernières sorties :

  • Samedi 25 avril 2009

Participants : E. Bunoz, P. et S. Degouve, P. Maniez
Après trois semaines de vacances et avec cette douceur printanière nous pensions que le courant d'air ne jouerait plus en notre faveur. En fait, Patrick avait déjà fait une petite reconnaissance dans la semaine et il nous annonce qu'il n'en n'est rien. En revanche, la neige fond abondamment et le trou est bien humide. D'ailleurs, un petit ruisselet s'écoule dans le méandre et au fond, on perçoit nettement le bruit d'une cascade. Nous frappons un premier coup à l'entrée du passage étroit, mais le barrage formé par les éboulis fait monter le niveau d'eau dans le méandre. Le chantier devient très glauque car il faut à la fois évacuer les cailloux et en même temps aménager le cloaque dans lequel on patauge à chaque aller et venue. Nouvelle frappe pour accéder au virage. Ça devient bon car on devine la suite. Par contre nous sommes trempés car l’eau dégouline de partout. La troisième est la bonne. Derrière le passage étroit, une courte escalade suivie d'un ressaut mène à un élargissement au sol toujours très argileux. Le ruisselet qui serpente au milieu de ces accumulations de glaise se jette un peu plus loin dans un puits étroit. Fort heureusement, juste au-dessus, une pente suivie d'une courte escalade nous amène au bord d'un puits parallèle qui ne semble pas arrosé. En quelques minutes, nous enlevons les blocs qui masquent l'entrée et là, nous commençons vraiment à penser que nous tenons le bon bout. Nous retournons au bas du P70, coupons le rab de corde et empaquetons le peu de matériel d'équipement dont nous disposons. Je pars avec Etienne pour équiper le puits qui visiblement doit avoisiner la trentaine de mètres. Celui-ci est direct, mais la corde trop courte m'oblige à fractionner à 7/8 m du fond. Au bas, je retrouve le ruisseau, et la corde arrive juste à la confluence avec un autre actif au débit légèrement supérieur. En aval, une rapide reconnaissance me permet d'entrevoir un beau méandre pénétrable. Une fois tout le monde au bas du puits, nous nous jetons dans le méandre. Après une première cheminée dont nous ne distinguons pas le sommet, le méandre continue à serpenter, présentant ponctuellement quelques passages étroits. Mais après l'un d'eux, un nouvel affluent vient grossir le débit mais aussi le volume du conduit. Celui-ci toujours aussi régulier descend par petits ressauts. Nous nous arrêtons sur rien vers -130 m et ressortons après une bonne dizaine d'heures sous terre.

  • Mercredi 29 avril 2009

Participants : P. et S. Degouve
La neige a repris du service et du coup, nos craintes de trouver la tanne en crue s'estompent devant la dizaine de centimètres de poudre tombée durant la nuit. Nous descendons le puits en refaisant la topo puis nous nous échelonnons dans le méandre pour aménager certains passages. Pendant que Sandrine burine la dernière étroiture, je perfore pour utiliser le percuteur dans le premier méandre. Au bout d'une bonne heure de labeur, nous sommes parvenus à rendre le méandre moins pénible et surtout moins sale. Nous filons ensuite au sommet du P.30 que nous réequipons et à partir duquel nous débutons la topo. Nous dépassons notre terminus de samedi et après avoir rencontré un nouvel affluent et une petite cascade nous nous arrêtons pour en laisser aux autres qui seront tous là samedi prochain. Retour rapide, dehors il neige.. Le trou développe désormais 462 m pour 130 m de profondeur.

  • Samedi 2 mai 2009

Participants : E. Bunoz, P. et S. Degouve, P. Maniez
La neige fraîche de mercredi a totalement disparu mais il en reste suffisamment sur les pistes et dans les creux pour alimenter le karst d'autant plus qu'un soleil radieux est annoncé pour la journée. Nous parvenons assez rapidement à notre terminus topo. Pendant qu'Etienne et Pat partent en reconnaissance, Sandrine et moi poursuivons le relevé topo, accumulant les visées inférieures la plupart du temps à 3 m. Cela n'en finit pas, mais le méandre devient légèrement plus confortable au fur et à mesure qu'il récupère des affluents. Ceux-ci ne sont en général guère praticables sauf un qui s'écoule dans un méandre étroit en rive gauche. Au bout de quelques heures et après 600 m de méandre, nous parvenons à un élargissement correspondant à un carrefour de galeries étagés. En bas l'actif se perd dans des conduits étroits et humides. En revanche, en restant à niveau, un méandre plus spacieux double la galerie active. Nous continuons la topo par là et 70 m plus loin, nous retrouvons le ruisseau qui cascade en faisant un potin d'enfer. Il faut dire que le débit a progressivement augmenté depuis que nous sommes entrés dans le trou. Mais déjà un autre grondement se fait entendre et 20 m plus loin, l'actif se jette dans un puits de 11 m que nous parvenons à équiper hors crue par un méandre supérieur. Au bas, une nouvelle verticale se présente mais pour éviter une zone de Mondmilch nous devons remonter sur un palier qui correspond à l'arrivée d'un bel affluent. Du coup, pendant que Pat équipe le puits suivant (P10) nous topographions ce « vaste » conduit jusqu'à des escalades qui ne devraient pas poser de problème. Un net courant d'air provient d'ailleurs de cet affluent. Revenus à l'actif qui semble avoir encore grossi, nous rejoignons Pat qui se bat avec la cascade pour éviter d'être arrosé. Tant bien que mal, il parvient à équiper le puits en évitant le gros de la douche, mais l’arrivée dans un bassin glissant ne l’empêche pas d’être trempé jusqu’aux os… Qu’est ce que cela pourrait donner en période de crue ? Au bas, la rivière emprunte désormais un méandre de taille humaine parcouru par le courant d'air. C'est un peu un piège à rats et il faudra sans doute compter avec la météo avant d'aller plus loin. Nous le reconnaissons sur une vingtaine de mètres jusqu'à un ressaut de 2 m puis décidons de faire demi-tour vers -180 m. Les 600 m du méandre des Pièces Jaunes nous paraissent interminables même si les sacs sont bien allégés par rapport à l'aller. Du coup, nous ressortons de la tanne, bien calmés, vers 20 h 30 après 11 h d'explo et un peu plus de 500 m de première.

Info : Patrick Degouve

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Commentaires
O
Bravo à gros pat pour l'idée de génie d'attaquer la désob de ce 'trou à touriste'... C'est un joli coup pour toute l'équipe, puisse cette tanna vous emmener loin! Bon courage pour la suite et bravo à tous.<br /> <br /> Olivier Parsy
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D
Un nuevo capítulo de la exploración de esta cavidad, que leo de forma apasionada. Es la historia que a todos los espeleos nos apasiona,... <br /> <br /> En fin, felicidades a todos los que habeis trabajado en la desobstrucción y que habeis obtenido vuestro premio.<br /> <br /> Felicidades.
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  • Ce blog présente l'activité spéléologique du C.A.F. d'Albertville au jour le jour. Celle-ci concerne principalement l'exploration et la recherche de nouvelles cavités, dans les Alpes françaises, mais également à l'étranger (Espagne, Asie etc...).
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