Dernières explos sous le Fraile

8 novembre 2006

En octobre-novembre, nous avons organisé un nouveau bivouac dans le réseau de la Gandara. Profitant des entrées supérieures découvertes cet été, nous pouvons désormais accéder à ce dernier en moins de 3 h 00. Au total, 6700 m de galeries ont été topographiés. Le développement total du réseau s’établit à 74300 m. Il est à noter que l’ensemble des galeries situées sous le Fraile constitue un labyrinthe complexe qui n’est pas sans poser un réel problème d’orientation.

Participants : Dom Boibessot, Dany Edo Teys, Patrick et Sandrine Degouve, Laurent Garnier, Joël Palissot.

Dimanche 29 octobre 2006 :

La province de Cantabria souffre d’une sécheresse peu commune qui dure depuis l’été. Le temps est au beau fixe et l’anticyclone semble scotché au-dessus de nos têtes. Du coup, les courants d’air sont forts et bien stabilisés. Nous entrons vers 10 h dans la cueva de la Fuente de Bustalveinte. Le cheminement avec un gros sac nous semble bien plus pénible que cet été. Au niveau de la jonction (-300 m) nous poursuivons dans la rivière de la Conjugaison afin de compèter la topo. Sans grande surprise, nous débouchons 200 m plus loin dans la Tangente Verte. Au carrefour avec la rivière du Tigre, nous topographions un fossile qui nous rapproche du bivouac. Mais ces divagations dans cette partie très complexe du réseau font que la moitié d’entre nous ne sait plus bien où elle en est. Nous retrouvons le bivouac vers 19 h00.

Rivière sur les Grès en amont de la salle du Fromage

Lundi 30 octobre 2006 :

L’aval des galeries actives recoupées par la Tangente Verte est l’un de nos principaux objectifs. Nous avons le choix et un peu au hasard nous optons pour l’aval de la Conjugaison. La galerie est belle et parcourue par un fort courant d’air aspirant. Nous progressons de plus de 400 m. Mais le plafond s’abaisse et la galerie se divise. Nous préférons suivre une galerie latérale très ventilée. Celle-ci nous conduit à une rivière parallèle puis une autre et les conduits se multiplient, s’enchevêtrent, se recoupent. La topo n’est pas de tout repos. Nous ajoutons encore 600 m pour finalement ressortir dans la galerie du Tigre par un laminoir infâme. Nous terminons la journée en topographiant des galeries latérales et supérieures de la Tangente Verte. Pépé est complétement perdu, mais il est loin d’être le seul. Retour au bivouac vers 20 h.

Fistuleuses dans la galerie du Tambour

Mardi 31 octobre 2006 :

Cette fois ci c’est Pépé qui passe devant car nous avons conscience qu’il est important que chacun d’entre nous puisse se retrouver dans le réseau. Nous poursuivons nos recherches dans les avals. Après un petit détour par une galerie latérale, nous filons à la rivière du Lézard. La galerie est belle mais, curieusement, le courant d’air est imperceptible. Nous parcourons 400 m faciles jusqu’à un carrefour où nous retrouvons un bon courant d’air provenant d’un amont inconnu. En aval, nous buttons au bout de 200 m sur une trémie coriace (-450 m). Nous remontons dans le nouvel amont (Galerie de la Salamandre) où les proportions sont plus importantes que prévu. La pente est forte et nous suivons le pendage sur plus de 180 m de dénivelé. A ce niveau, la voûte s’abaisse assez brusquement et un nouveau laminoir se présente. Dany et Laurent le parcourent sur une cinquantaine de mètres, mais la suite n’est pas enthousiasmante.

Dans les passages bas de la galerie du Tigre. Pépé apprécie moyennement...

Mercredi 1 novembre 2006 :

Nous décidons de nous octroyer un peu de repos, en évitant d’emblée les actifs et leurs inévitables laminoirs. Nous retournons donc au terminus aval de la Tangente Verte. Nous voulions faire simple mais c’est raté. Il y a des galeries dans tous les sens pas toujours très grandes mais l’expérience nous incite à ne rien négliger. Dany descend un premier puits qui jonctionne avec des galeries proches du bivouac. Plus loin, nous escaladons un ressaut en construisant un édifice bancale, puis Dom nous traîne dans un labyrinthe complexe mais très concrétionné. Au final, nous ramenons près de 1200 m de topo mais sans avoir bien cerné le problème. Il faut dire qu’en plus, le courant d’air fait un peu défaut.

Dany au sommet du P19 qui rejoint le secteur du bivouac.

Jeudi 2 novembre 2006

Les objectifs ne manquent toujours pas et un peu par hasard, nous nous engageons dans un amont bien ventilé et qui prend naissance dans la Tangente Verte. Nous n’avons pas parcouru 300 m que brusquement, nous nous retrouvons dans une vaste salle qui nous permet de gagner un niveau supérieur. Celui-ci, comme la Tangente Verte est orienté Nord-Sud. Il se développe sous un niveau de grès. Au sud, une trémie glaiseuse et des puits nous arrêtent. En revanche au nord, nous recoupons un drain est-ouest bien ventilé. Une trémie nous arrête prématurément. Dom et Pépé s’emploie à la forcer. Et au bout d’une petite heure ça passe. Mais il se fait tard, nous avons déjà topographié 1400 m de galerie et à part Dom et Pépé, tout le monde en a un peu raz le bol. Ce sera donc la trémie des Pingouins qui constituera un bon objectif pour le prochain bivouac.

La galerie de l'Ami Blanc se développe une cinquantaine de mètres plus haut que les actifs des Calligraphes et de la Conjugaison.

Le soir, nous partons en chasse pour trouver des trâces d'animaux pour lesquelles nous pourrions faire un moulage. Nous en trouvons quelques-unes bien dessinées dans ce qui semble être un ancien bassin. Contrairement à d'autres vues dans le réseau, il semble y avoir 5 doigts (ours??). Malheureusement, les apprentis platrier manquent de matière première et l'empreinte est laissée sur place dans l'attente d'une seconde couche de consolidation.

Vendredi 3 novembre 2006 :

Dernier jour de bivouac. Le courant d’air s’est inversé, on passe en régime d’hiver. Avant de s’enfiler dans la galerie de la Conjugaison, nous explorons un conduit parallèle qui la rejoint en plusieurs endroits. Cela rajoute encore près de 500 m de conduits nouveaux. La remontée est un peu laborieuse et nous trouvons les laminoirs interminables. Nous sortons vers 14 h00. Il fait froid mais le moral est au beau fixe. Il ne reste plus qu’à reporter les 6700 m de topo avant d’envisager un nouveau bivouac.