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Activités spéléologiques du C.A.F. d'Albertville
2 novembre 2005

Du nouveau dans le réseau de la Gandara

Dimanche 23 au jeudi 27 octobre 2005 :  bivouac à la Gandara

(D. Boibessot, D. Edo Teys, P. Degouve, L. Guillot)

La sécheresse sévit anormalement dans cette région de l’Espagne pourtant réputée pour être le pot de chambre de la péninsule. Il fait beau, les rivières sont au plus bas, les courants d’air semblent bien établis et à l’instar des paysans locaux, ce régime météo nous convient parfaitement. Nous entrons donc tranquillement dans la cueva vers 11 h. En une paire d’heure, nous parvenons au bivouac 1 où nous récupérons une bonne partie de notre matériel. L’objectif étant d’aller au fond du rio Viscoso, nous avons décidé d’avancer le bivouac après le P.50 de la galerie de la Myotte. Les sacs sont assez lourds mais la progression bien qu’accidentée se fait relativement bien. Il nous faut quand même 3 bonnes heures pour arriver au nouvel emplacement. Celui-ci est d’un confort remarquable : sable au sol, ruisseau à moins de vingt mètres, pas trop de courant d’air et une configuration idéale pour suspendre nos hamacs. Ce soir nous nous couchons tôt…

Lundi 24 octobre 2005

Réveil à 6 h 30. Nous décollons vers 8 h 00 en direction du fond du Viscoso. Celui-ci est un bel affluent du réseau, mais plus nous le remontons et plus les proportions s’amenuisent. Il y a bien de nombreuses galeries latérales mais elles sont souvent petites et nous avons vraiment le sentiment d’être dans des extrêmes amonts. Le cheminement n’est pas très agréable et dans ces galeries en laminoir, il faut souvent ramper sur le sol gréseux et glissant. Au bout de 2 heures nous parvenons au terminus de 2002. La galerie est barrée par une trémie qu’il va falloir fouiller. Dom et Dany s’en chargent pendant que les autres débutent la topographie de l’aval du ruisseau. Une heure plus tard les deux équipes se retrouvent devant la trémie. Dom et Dany arborent ce sourire des grands jours. Par un cheminement complexe et après avoir bien insisté, il se sont retrouvés dans une salle de cinquante mètres de diamètre. Nous leur emboîtons aussitôt le pas en effectuant la topo. Le cheminement est étonnant et nos deux lascars ont fait fort. Après une centaine de mètres de contorsions nous débouchons au centre d’un énorme éboulis qui occupe le fond de la salle. Nous en faisons le tour, mais les amorces de galeries buttent sur des dalles effondrées ou des éboulis menaçants. La suite ne semble pas évidente. Avant de replonger dans la trémie, nous jetons un dernier coup d’œil sur un boyau repéré par Dany. Il y a beaucoup d’air et après un court passage étroit, nous voici de nouveau dans des grands volumes, mais là, il ne s’agit plus de salle mais de galeries. Nous mettons un petit peu de temps à trouver le bon passage, mais un violent courant d’air nous sert de fil conducteur. Les éboulis disparaissent peu à peu et le conduit prend la forme d’un vaste labyrinthe qui recoupe de nombreux ruisseaux, des salles imposantes, des galeries fossiles occupées par d’énormes dunes de sable. Ca file de partout et le balisage s’impose pour retrouver notre chemin. Nous topographions ce jour là plus de 1600 m de conduits et il nous faut près de 3 h pour retourner au bivouac après 14 h d’explo.

Mardi 25 octobre 2005

Nous optons pour des objectifs plus proches afin de récupérer un peu. Nous commençons par l’affluent du Petit Vélo qui débute à 20 m de notre bivouac. Rapidement, nous buttons sur une trémie. Nous fouillons un réseau supérieur mais qui n’apporte rien de plus. Toutefois, dans ce dernier, nous découvrons des traces et des cadavres de rongeurs. Par où sont-ils venus ? Cette découverte nous interpelle un peu… Nous explorons ensuite l’aval de la rivière du Viscoso, en amont du bivouac. C’est un superbe méandre creusé dans les calcaires, juste au contact des grès. La progression est facile mais après un petit puits de 9 m le ruisseau disparaît sous une voûte basse peut-être siphonnante (480 m). Personne n’étant véritablement prêt à se baigner, nous nous replions vers d’autres objectifs, plus en amont. Nous topographions un autre passage fossile puis portons notre matériel au-delà du laminoir « merdique », histoire de gagner du temps pour le lendemain. Pour cette journée de repos, nous avons quand même rajouté plus de 900 m de topo.

Mercredi 26 octobre 2005

Réveil matinal. Nous commençons par topographier un conduit parallèle au Viscoso et qui devrait nous permettre de gagner un peu de temps. C’est effectivement le cas et nous évitons une partie des galeries étroites. Nous franchissons à nouveau la trémie et commençons par revoir les galeries latérales les unes après les autres. La première s’arrête sur trémie assez rapidement. En revanche, le courant d’air qui s’engouffre dans la seconde est de bon augure. Après un bouclage avec la galerie principale, nous parvenons dans une salle sableuse, au plafond bas. C’est à ce moment là que nous faisons la découverte la plus énigmatique de notre séjour. Sur le sable, au beau milieu de la salle, nous tombons soudain sur des traces animales qui ressemblent à celles laissées par un ours. Nous les suivons dans la galerie qui suit mais les perdons ensuite en raison de l’absence de sable. Cette-fois-ci, le doute n’est plus permis et il doit bien exister ou il a du exister un autre accès à ce réseau. Nous poursuivons donc notre progression en traquant le courant d’air. A plusieurs reprises nous retombons sur le conduit principal. Puis, nous découvrons en hauteur un beau méandre qui se développe en travers du pendage. Il devient le fil conducteur de nos recherches. Nous topographions encore 2 km de galeries et à nouveau, nous nous arrêtons sur rien. Le retour est plus rapide qu’au deuxième jour et après 13 heures d’explo, nous retrouvons nos confortables duvets. Ludo n’est pas au mieux de sa forme et il souffre d’une angine sévère.

Jeudi 27 octobre 2005

Nous ressortons en laissant une bonne partie du matériel au bivouac. Il nous faut désormais plus de 5 heures pour regagner la surface. Quant au terminus, il faut compter près de 8 h pour l’atteindre (6400 m de l’entrée).

Le développement du réseau fait un bon en avant de plus de 4,6 km à 55,5 km. La dénivellation augmente de 29 m (405 m au total)

Vendredi 28 octobre 2005

(D. Boibessot, D. Edo Teys, P. Degouve)

Ludo est à plat et se nourrit essentiellement d’Aspegic et pilules pour la gorge, Sandrine a mal à la cheville. Nous ne sommes donc plus que trois pour aller voir par où les ours sont entrés dans la cavité. Patrick fait un report raide de la topo et nous parvenons à définir une zone à prospecter et notamment le niveau de grès sur lesquels s’écoulent les ruisseaux. Après une heure de route et un peu moins de marche, nous voici sur les flancs du Picon, côté Bustalveinte. Nous retrouvons plusieurs cavités marquées dont l’une (Grotte des Calligraphes) aspire nettement. Le bouchon de cailloux qui bloque le passage à une dizaine de mètres de l’entrée ne résiste guère longtemps et nous finissons par accéder à une galerie basse, typique du secteur. Nous rampons sur plus de 300 m et la galerie continue sans obstacle majeur. C’est inespéré. Nous faisons demi-tour faute de ne pas avoir le matériel topo. Dehors, nous continuons la prospection sur le même niveau. Cent mètres plus loin, sur une vire dont il a le secret, Dom déniche une nouvelle cavité, plus étroite que la précédente mais qui continue également. Nous rentrons à la nuit tombante avec près de 600 m de nouvelles galeries.

Samedi 29 octobre 2005

(P. et S. Degouve, G. Simonnot)

Nous remontons avec Guy sur Bustalveinte. Le vent est violent et fausse la recherche des courants d’air. Nous refouillons de fond en comble la cueva 515, mais rien n’y fait, cela ne passera pas par ici. Plus bas nous cherchons en vain la cueva Danette et à défaut nous découvrons une petite grotte avec un fort courant d’air soufflant.

bustal05_04

Sale temps sur le Picon

Dimanche 30 octobre 2005

(P. et S. Degouve)

Le temps se dégrade un peu, mais il faut absolument faire la topo de la grotte des Calligraphes. Ce n’est pas une partie de plaisir car au départ le trou est boueux. Heureusement cela s’améliore plus loin, mais il faut toujours progresser en rampant. Le terminus de l’avant veille est dépassé et petit à petit, les proportions s’accroissent. A 700 m de l’entrée nous débouchons dans une galerie nettement plus spacieuse. Mais cela ne dure pas et rapidement, il faut se remettre à genou. Au bout d’1 km, nous nous heurtons à une trémie. Un passage supérieur ébouleux permet de contourner l’obstacle. Cela continue derrière, mais nous commençons à saturer. Nous sommes déjà à -200 m et désormais, moins d’un kilomètre nous sépare du réseau de la Gandara. On peut désormais rêver à une traversée, les ours nous ont bien ouvert la voie…

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Commentaires
E
bonsoir <br /> cela fait plaisir, que les chercheurs de "canyon rouge" opèrent sur les hauteurs<br /> frontalières cantabres ; le toubab Castin<br /> aurai sûrement aimé .<br /> Allez y mollo ou vous resortirer un jour sous<br /> l' antenne du pico del fraile;<br /> bravo et bonne chance
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  • Ce blog présente l'activité spéléologique du C.A.F. d'Albertville au jour le jour. Celle-ci concerne principalement l'exploration et la recherche de nouvelles cavités, dans les Alpes françaises, mais également à l'étranger (Espagne, Asie etc...).
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